À PROPOS
ALAIN BUHOT
Artiste plasticien
Né le 16 Octobre 1963 à Cherbourg
Vit et travaille à Cherbourg en Cotentin en Normandie - France
Formation longue, solitaire et continue....
Buhot développe une oeuvre protéiforme mêlant dessin, peinture, sculpture, photo, multimédia, installation, son, écriture, performance... Expose en France et à l’étranger.
Depuis la fin des années 1980, je développe une œuvre protéiforme où le thème de l'identité en est le fil conducteur.
Si «l'art est ce qui différencie l'Homme de l'animal», je tente à partir de ma propre mythologie personnelle de mettre en exergue les rapports entre Histoire, histoire de l'art et petites histoires ordinaires.
Au début de mon travail, je tentais de se faire percuter les notions de mémoire collective et mémoire individuelle et ainsi interroger la place de l'individu dans son rapport au monde.
Par ricochets mes recherches m'ont conduites à explorer les rapports de l'Homme à l'enfance et de l'enfance à l'art, ainsi l'enfance et sa présumée innocence m'entraîna vers le mythe du héros et par rebondissements linguistique vers Eros et les rapports entre création, procréation, le je et le jeu, le mâle, le mal, le mot et les maux.
Petit à petit ces dérives dialectales me firent m’intéresser au rapport entre le mot et sa représentation visuelle et ainsi aux nouveaux territoires de communication et par collision le lien de l'Homme à un territoire physique ou moral.
Ainsi sont apparues plusieurs séries autour de la carte et du territoire.
Avec ces dernières recherches je tente de faire surgir la singularité de l’individu face au traitement des masses.
Ainsi depuis presque trente ans, je ne cherche pas à produire obligatoirement de nouvelles images ou nouveaux objets mais tenterais plutôt de faire se percuter histoire de l’art, grande Histoire aux petites mythologies quotidiennes afin de déclencher chez le spectateur un nouveau regard sur son propre rapport au monde.
Bien que chaque oeuvre puisse fonctionner de manière autonome, elle n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive d’un work in progress conçu sous la forme d’un gigantesque rhizome dont les articulations naissent chaque fois de la volonté d’établir des liens tout en représentant la prolifération de la pensée.
J'emplois indifféremment le dessin, peinture, volume, photo, installation, performance...
Alain Buhot se situe dans la droite ligne des artistes post-modernes apparus sur la scène nationale des années 90-2000 .
Alain Buhot a représenté la France à la biennale of graphics arts en Hongrie en 1995 et à la triennale d’art contemporain du Caire en Egypte . Il expose régulièrement dans toute la France, mais également en Belgique, Allemagne, Italie, Grande Bretagne, Suisse, Pays Bas, Hongrie... Il a participé également à quelques expositions de groupe aux USA, Japon, Canada, Russie, Brésil ...
Série «Cartographie@»
La série Cartographie@ est une série d’estampes numériques débutée en 2012.
Je tape des mots au hasard sur mon moteur de recherche Google.
Il en extrait des centaines d’images correspondant à ces mots. Ces images collectées je les découpe, les retravaille en autant de distorsions sur mon ordinateur.
Petit à petit ces images étrangères viennent former une sorte de cartographie d’un monde où l’identité individuelle semble noyée dans la masse.
Série «MAP»
La série Map est un travail débuté en 2014. Je déforme des cartes et plans du monde entier avant de les agresser au scalpel, symbole d’un monde de chaos et de destins brisés, pour ne garder que les lieux de circulation.
A l'intérieur de la grande Histoire, j’interroge les petites histoires et les destins individuels
Je mixe, superpose ces ravages de papier dans une volonté de reconstruction.
Cette cartographie originale semble vouloir tracer de nouvelles lignes individuelles où chacun pourra insuffler par son empreinte un nouveau rapport au monde.
Cette série se décline sous forme de tableaux «bas reliefs», sculptures et installations
Série «Carte bleue»
La série Carte bleue est un travail débuté en 2015 où je trace inlassablement au stylo bille bleu des milliers de tirets représentant des fragments de territoires plus ou moins «zoomés». Avec ce travail j'introduis la notion de temps mais également la notion de fragilité due à l’économie de moyen et l'aspect éphémère de l'encre bleue. L'encre appelée à s'estomper avec le temps exprime l’éternel renouvellement d'un monde en mutation.
Je rends également hommage à travers cette série à mes premiers héros (Yves Klein, Alighiero e Boetti, Roman Opalka) artistes que j'ai découvert au milieu des années 80 et qui ont fait définitivement basculer mon travail vers l'art contemporain.
Série «Frontières»
« Frontières » est une série de dessins au stylo Bic Bleu et piquetage à l’aiguille débutée en juillet 2018.
Elle est le glissement des recherches précédentes autour des « Cartes bleues »
Par ce travail j’interroge la notion de frontière tant dans le champ des territoires physiques que mentaux.
Je continue à tracer des milliers de tirets bleus qui viennent inlassablement se percuter, se recouvrir, s’annihiler les uns les autres comme un monde en perpétuelle mutation.
Ces cartographies bleues sont traversées, séparées par des lignes réalisées au piquetage à l’aiguille comme une agression dans un paysage mental soulignant ainsi la dualité de l’être.
Chaque dessin est réalisé sur un mode presque performatif, où le processus prend le pas sur l’aspect formel, ce dernier pouvant être amené à évoluer de par la fragilité du matériau de réalisation évoquant ainsi la fragilité et l’évolution du monde.
Cet acte semble une tentative par l’art d’arranger le chaos.
Série «Flag-Landscape»
La série Flag-Landscape est un travail conçu comme un Work in progress entre le 15 février 2020 ( période où les médias informaient déjà de l’épidémie COVID19 en Chine) et le 30 juillet 2020. Une bonne partie de ce travail a été réalisé pendant le confinement et dans la période post confinement en France liée à cette crise sanitaire sans précédent.
Chaque dessin de cette série représente le drapeau d'un des 201 pays reconnus par l'ONU à ce jour. Pour chacun j'utilise exclusivement les couleurs correspondant au drapeau support. Je casse volontairement l’aspect formel de celui-ci pour le transformer en paysage mental. Chaque dessin peut évoquer une vue frontale ou plongeante d’un paysage.
Ce travail continue à interroger les éléments tel que le temps, l’identité, l’évolution, la transformation, …
Le process, ayant autant d’importance que le rendu formel, en mettant en place un dispositif de production ritualisé, répétitif et inscrit dans une certaine durée, ce « work in progress » est aussi un temps introspectif qui chercherait à interroger la singularité de chacun dans son rapport au temps, au monde et au collectif.
Série «Mur des Cartes»
Le « Mur des Cartes » est un travail réalisé entre 2020 et 2021. Cette série est une extension de la série « Cartes Bleues ».
Le « mur des cartes#1 » et le « mur des cartes #2 » se composent de 2 x 30 fragments. Chaque fragment de 50 x 65 cm bien que fonctionnant individuellement, assemblé avec d’autres, crée une vaste cartographie à l’échelle du mur d’exposition. Ce travail est modulable suivant le lieu d’accrochage.
Comme dans la série « Carte bleue » je trace inlassablement au stylo Bic bleu des milliers de tirets représentant des bribes de territoires plus ou moins «zoomés». De par l’économie de moyen et l'aspect éphémère de l'encre bleue, je questionne les notions de temps, de fragilité ainsi que la place de l’individu dans son rapport au monde. L’encre appelée à s'estomper avec le temps exprime l’éternel renouvellement d'un monde en mutation.Le process a autant d’importance que le rendu formel. J’ellabore un dispositif de production ritualisé, répétitif et inscrit dans une certaine durée, ce « work in progress » est aussi un temps introspectif qui chercherait à interroger la singularité de chacun dans son rapport au temps, au monde et au collectif.
Série «Entre-Deux»
La série « Entre-deux » semble représenter des paysages minimalistes. Ces paysages sont réalisés aux crayons de couleur, créant grâce à sa fragilité et à la simplicité de l’outil quelque chose de fugace. Ce médium nous renvoie également à l’enfance et à ses questionnements.
Sur la feuille le paysage se construit par superposition de fragments de frontières observées au hasard sur Google Maps. Les formes obtenues se superposent, s’additionnent, se recouvrent presque jusqu’à l’effacement. Faire et défaire, jeu d’équilibre, dualité du « Je ».
Une ligne plus lumineuse semble créer un horizon à l’intérieur du dessin.
La ligne horizontale indiquerait donc le concept même de paysage.
Est-ce que cette ligne nous éclaire ? Sépare le paysage en deux ? Révèle les dizaines de couches de crayon patiemment appliquées ? Est-elle le fil du funambule ou le fil incertain ? Est-il le lien ?
Ce travail entretient l’ambiguïté entre paysage physique et paysage mental, il semble évoquer l’entre-deux, la dualité, la fragilité de l’être et du territoire. Ce travail évoque également les notions de temps, de mutation, d’évolution.
Série «Interstice»
Les travaux de la série « Interstice » confrontent l’art du lieu et l’art de l’espace. Une figure abstraite est obtenue de la juxtaposition de deux territoires.
Le point de rencontre rend la carte à l’état de terrain vague; un no man's land accentué par une troisième forme obstruant des zones de couleur et laissant entrevoir des failles, des zones indéfinies, des non lieux.
Il est ici question de la position fondamentale entre imaginaire et réalité.
Une multitude de lignes épousant la forme semble petit à petit la déformer, la rendre incertaine. C’est entre les lignes et dans les failles que l’artiste tente de chercher l’entre-deux, entre lecture et silence. L’ensemble nous propulse dans les concepts d’incertitude, de fluctuations et de flottement du monde, mais aussi d’ouverture car c’est dans les interstices que l’on trouve la lumière.